Les Mécanismes de défense

En étudiant nos mécanismes de défense, nous pouvons mieux comprendre certains phénomènes mentaux qui surviennent malgré nous.

Quand je parle de mécanisme de défense, je pense aux pulsions réactionnelles, à leurs formations, aux déplacements que cela peut provoquer qui protègent notre « Moi » ou tentent de le faire. 

Il est intéressant d’observer pour un individu son mécanisme de défense. Il n’en est pas forcément conscient. Un mécanisme de défense a la vertu de présenter un équilibre à un individu avec son « Moi » conscient.

Par exemple, certaines personnes peuvent fuir face à une situation, ce n’est pas toujours simplement la relation avec l’objet (l’évènement en soi) qui va provoquer ce genre de comportement.

LES MECANISMES DE DEFENSE A AUTRUI

Face à une situation humaine et sociale, nous utilisons des mécanismes de défense. Il arrive parfois d'éprouver un déséquilibre flagrant, malgré nous, tout en utilisant ce mécanisme de défense qui devrait avoir la vertu de procurer notre équilibre, celle du Moi et qui provoque, souvent à notre insu, de la souffrance. Le mécanisme de défense est indispensable à notre équilibre, il faut juste comprendre s'il est adapté ou non à notre situation.

Prenons l’exemple d’un individu qui réagit à certains propos d’un collègue de bureau. La situation est intolérable selon lui, il réagira de manière pulsionnelle, repoussant tout échange avec l’autre personne. Une réaction violente intérieure s’est traduite ici par un comportement pulsionnel instinctif l’amenant à se protéger de ses paroles désagréables. Pourtant malgré ce rejet, il pensera certainement de façon fréquente à la situation, toujours avec un sentiment de colère intérieure même si l’individu concerné n’est plus dans son interférence. Ces paroles, peu importe lesquelles, sont l’élément déclencheur de sa pulsion, de son rejet, son « Moi » présent, ne pouvant les accepter. Les paroles qui sont à coup sûr désagréables le transfert dans une douleur plus ancienne, une souffrance dont il n’est pas encore conscient. Cela renvoie à un épisode du passé, douloureux comme une relation difficile avec son père dans cet exemple précis. Pouvoir travailler son mécanisme de défense, c’est pouvoir le percevoir, le comprendre pour le désamorcer mais pas forcément le supprimer. Cette personne, blessée intérieurement, aurait pu ou pourra peut-être un jour répondre différemment à cet individu incorrect que ces propos sont désagréables et inappropriés avec un ton ferme et sans retour. Quand je dis différemment, c’est l’émotion intérieure qu’il éprouve, malgré lui, provoquant un désarroi personnel disproportionné, bien au-delà de l'événement par lui-même. La situation est la même, mais le sujet en désaccord se retire ou clôture la discussion sans souffrance. Peu après, en effet, il comprend en dehors des paroles inacceptables la relation dans laquelle cet individu l’avait plongé pour le transférer vers un passé douloureux. En prenant compte et  connaissance du phénomène, son psychisme veillera sur sa « réaction » quand il y aura danger face à un évènement similaire tel un signal d’alarme. Il n’acceptera toujours pas la situation mais son émotion intérieure sera différente et la réaction extérieure s’en trouvera dans la plupart des cas plus pertinente et bien plus ferme mais transcrite autrement. Pour que la souffrance soit vécue non plus comme telle dans sa globalité, le sujet devra dans ce cas précis étudier l’origine de la cause comme la relation paternelle mais aussi ses conséquences dans la vie quotidienne de son passé et son présent. La confrontation expérimentale du sujet face à de telle expérience naturelle de son existence l'amènent à se reconditionner sans forcer et plus aisément dans le temps face à ce genre d'événement.

LES MECANISMES DE DEFENSE DANS LE « MOI » 

Il s’agit ici d’un positionnement différent de celui présenté dans l’exemple ci-dessus.

Les mécanismes de défense ne vont pas se présenter dans la relation de soi-même à autrui mais dans la défense du "Moi ",  pour accéder à un lâcher-prise.

L’intérêt auquel je vais m’attacher ici, ce sont les mécanismes de défense que l’on peut rencontrer dans la cure analytique, celui du sujet pour expliquer son mal-être présent en refusant ou en présentant des résistances dans l’accès à son inconscient. Cela peut se traduire par la raison, la morale, la sublimation, la négation

Le sujet protège son " Moi " présent qui se sent attaqué, dans la volonté de conserver un semblant d'équilibre. Il raisonne et se rattache à son conscient par l’analyse rationnelle, le refus, l’agressivité, la pulsion dans une volonté d’empêcher son inconscient de remonter à sa conscience. C’est ce mécanisme qui est intéressant à approfondir. Le choix inconscient utilisé par la personne va aider à comprendre à quoi se rattache le sujet et la forme qu’il utilise en employant tel mécanisme de défense. Cela va aider à définir les processus qui fondent certains traits de sa personnalité. « Par exemple, le refus: « je ne sais pas pourquoi je suis ici» ( en cure analytique), la sublimation: «mes parents, des êtres extraordinaires !», la morale: j’ai l’impression de trahir ma mère si j’osais dire ce que je ressens », la pulsion: « non, impossible ! », le refoulement: « je n’ai pas envie d’aborder ce sujet ».

 

QUELQUES MECANISMES DE DEFENSE

 

LE REFOULEMENT

Le refoulement est celui qui se situe dans l'inconscient suite à un évènement qui a lieu dans la plupart des cas au cours d'une confrontation psychique du conscient. Il se passe une action, un échange et l'inconscient, sans pouvoir contrôler quoi que ce soit, agit en conséquence. C'est un fonctionnement souvent indispensable et nécessaire pour mesurer les situations qui ont lieu dans le Réel. Cependant il est parfois important d'étudier ou de percevoir le contenu du refoulement qui se situe dans l'inconscient. Selon l'intensité du refoulement, il se produit un retour du refoulé. C'est-à-dire que le refoulement revient à la conscience. La complexité se situe dans sa traduction car ce qui se passe dans l'inconscient n'est pas fait pour être reconnu, il s'agit alors de décortiquer le tout et donc d'avoir assez de connaissance sur soi pour pouvoir comprendre ce qui se passe à l'intérieur de soi. Le retour du refoulé se traduit souvent par une sensation d'angoisse ou de culpabilité sans comprendre au premier abord d'où elle peut provenir. Le sujet utilise alors le refoulement du refoulement pour essayer d'échapper à ses pensées et ses sensations internes, coûte que coûte mais souvent en vain.

LA PROJECTION

La projection est un mécanisme de défense très utilisé. On attribue à l'autre des défauts alors que la personne les possède à l'intérieur d'elle-même mais qu'elle refuse de percevoir. Le jugement est souvent une projection. Alors que l'on ne connaît pas la personne, on lui attribue une connotation péjorative et dégradante, la projection se retrouve dans la réaction que l'on peut adopter dans l'inconnu ou dans ce que l'on ne connaît pas. Cela traduit ici nos propres peurs.

LE FANTASME PULSIONNEL

Un fantasme est la résultante d'une frustration, parfois un sentiment de castration ; c'est la conséquence d'évènement relationnel affective souvent mal vécu ou dans l'impossibilité d'être vécu dans le Réel dans un équilibre. Une personne lors de débats amoureux ou lors de fantasmes inconscients imagine des scénarios érotiques de domination envers son partenaire. Si le fantasme prend une part importante dans la personne, elle peut se fixer et devenir problématique dans la vie quotidienne du sujet et l'envahir dans son temps libre et devenir, malgré elle obsessionnelle.

LE DEPLACEMENT

la pulsion originelle dirigée vers un but est déplacée vers un autre objet plus acceptable. Une personne peut éprouver une violence à l'intérieur de soi dès qu'elle est confrontée à un conflit. Les pulsions hostiles sont détournées dans une activité sportive qui permet des contacts physiques, expressions acceptables des pulsions agressives comme la boxe. L'activité en soi n'est pas forcément une problématique mais elle peut cacher une souffrance présente à l'intérieur du sujet qui serait intéressant pour lui de résoudre afin de vivre plus paisiblement lorsqu'elle se retrouve face à un désaccord.

LE DENI

Une personne refuse de rompre et de percevoir la nécessité du changement et s'enfonce peu à peu dans une souffrance qui la submerge, les difficultés s'accumulant à travers le temps.