Alors que les applications numériques affluent et influencent nos vies, la matière semble se désagréger au fur et à mesure du temps. Il est de plus en plus difficile de se rencontrer face à face, pour boire un verre, passer un bon moment, un repas galant, une rencontre amoureuse, des moments avec les amis. La vie bat son plein, trépidante, surchargée de stress multidimensionnel. Internet devient la source de nos pensées, les influence et nous dirige sans comprendre ce qui se passe réellement à l’extérieur et à l’intérieur de chacun de nous. L’avantage du numérique semblait remarquable au départ mais à mesure que le temps s’écoule, nous nous apercevons que les conséquences amènent à des problèmes psychologiques insoupçonnés.
Mais que se passe-t-il ?
Tout va plus vite, un peu vite, trop vite. Les activités se superposent, le rendement de nos vies quotidienne s’accélèrent dangereusement pour laisser place à une angoisse de plus en plus omniprésente. La rencontre par internet, au premier abord, peut procurer un avènement nouveau chez la personne, lui permettant de rencontrer des personnes dont elles ne connaissaient pas l’existence auparavant. Il ne s’agit pas de remettre en cause le numérique mais son utilisation. Certaines personnes préfèrent rester chez elles pour pouvoir faire des rencontres. Mais il se pose une problématique avec laquelle on ne peut échapper. La matière est un élément indissociable de la rencontre. Le virtuel en est une autre mais elle porte bien son nom, le virtuel qui se définit par la perspective de donner « l’impression de », ce qui est un bon début mais loin d’être suffisant. Peu à peu, les personnes s’isolent et peuvent avoir l’impression d’avoir les mêmes avantages que la rencontre réelle. Cela s’avère même plus encore, un avantage, une possibilité de se voir à distance, sans se déplacer et au rythme que l’on désire.
Mais on s’aperçoit que malgré les échanges profonds des interlocuteurs, l’un ou l’autre disparaît, sans que l’on sache pourquoi ou simplement que le lien d’attachement ne peut s’articuler réellement sans le plaisir et les inconvénients de se rencontrer, de partager, de ne pas être d’accord, de passer du temps ensemble en mangeant un bon repas, de bonnes discussions, une activité ou en s’entraidant. Le lien d’attachement ne peut se construire à distance, le vécu également. L’illusion de la rencontre a dans un premier abord l’illusion de partager puis, tel un verre de trop, quand la rencontre ne s’effectue qu'à travers la distance plonge le sujet dans l’angoisse de la rencontre, en perdant confiance en soi, en procurant l’image que l’on veut donner de soi, sans risque, risque de déplaire, risque d’être accepter pour ce que l’on est, avec ses qualités et ses défauts. Si vous prenez le métro, on peut compter sur les doigts d’une main les personnes dans un wagon qui ne sont pas sur leurs téléphones portables. La rencontre se fait ailleurs, là où on ne se situe pas dans le temps, un moment présent. Il n’y a jamais eu autant de dialogue, de conversation que dans le temps actuel et pourtant les gens ne s’arrêtent plus, ne se parlent plus directement, dans la famille, dans le couple, les amis, les collègues, les inconnus. Tout passe par l’écran, l’image du virtuel au détriment du réel, pourtant là, il suffirait de lever les yeux, tout en même temps pour s’apercevoir que la rencontre existe tout près de nous, sans véritable effort avec des propriétés bien plus intéressantes que celles où nous semblons nous diriger. Une quantité grandissante de personnes finissent par succomber à la dépression, perdre le sens de l'autre, plonger dans une solitude angoissante sans comprendre ce qui se passe inconsciemment, perdant toutes les joies de l'utilisation de leur sens.
Danger de l’abus du virtuel :
- Isolement
- Perte de confiance en soi
- Relation éphémère
- Image partielle de soi
- Le corps est absent
- Les sens sont absents
- L’émotion est présente mais sans corrélation avec la présence, la réalité intrinsèque de la rencontre
- Angoisse grandissante de partager dans le réel
- Défauts dissimulés
- Comportement de la personne absente, les gestes, les bruits, les regards, les expressions, les mimiques, les attitudes sont inexistantes
- Solitude de plus en plus omniprésente