Dépendance

On peut dire que dans le monde contemporain, un homme dépendant est l’esclave d’une seule solution pour échapper à la douleur mentale.

Elle se définit concrètement par exemple par une consommation excessive et non contrôlable d'une même subtance. Elle possède, dans un premier abord de grandes qualités bénéfiques car elle sert à atténuer des états affectifs vécus comme intolérables. Elle est donc perçue comme une chose positive par l’individu. Il est d’ailleurs très fréquent que lorsqu’un évènement interne ou externe survienne et dépasse notre capacité habituelle de contenir ou d’élaborer les conflits, on peut avoir tendance à manger, boire, fumer plus qu’habituellement car nous sommes à la recherche d’un état d’oubli provisoire, d’une fuite en avant, d’un désir de ne plus penser, d’autres d’ailleurs choisissent la voix des médicaments ou de se jeter dans des relations sexuelles de façon excessives. Mais cet état psychique est appelé dépendance et devient problématique si elle représente la seule solution pour l’individu de répondre à sa douleur psychique comme si l’instrument de celle-ci était la solution d’une non-gérance émotionnelle de sa souffrance, équivalent à une impossibilité d’incorporer intérieurement la tension qui s’interpose en lui. Cette tension, à travers le temps devient de plus en plus insupportable, elle est source de stress insoutenable, qui s’amplifie à mesure qu'elle grandit, elle-aussi, infiniment. La réalité devient de plus en plus compliquée à gérer. Elle est même déformée tel son appréhension est grandissante. La déroute peu s’amplifier d’années en années. Elle s’accélère, s’accentue car elle procure de moins en moins de plaisir et la réalité rattrape le sujet, les moments dépendants deviennent de plus en plus fréquents, de plus en plus accentués dans leurs consommations car elle produit de moins en moins d’effet psychique positifs si la consommation reste linéaire, dû à l’accoutumance du corps des effets éphémères d’état secondaires assimilés à un état de bonheur de l’oubli de la tension originelle.

Cette dépendance est un état souvent compulsif mais ne traduit que peu fréquemment un désir masochiste réel du sujet. L’un des buts du comportement dépendant est simplement de se débarrasser de ses affects. Même dans la consommation abusive de l'objet, le masochisme n’est pas le facteur premier de la dépendance-même mais à l’inverse, à une volonté, même désespérée d’espérer de pouvoir supporter les difficultés ressenties comme stressante de la vie quotidienne. Le moment fatidique est souvent lorsque le sujet se retrouve seul, face à lui-même, où elle est ressenti comme obligatoire, comme pour transpercer le mûr opaque s’offrant à lui, comme si le fait d’être seul chez soi était, en soi, une blessure narcissique qui requiert la solution unique du sujet. Elle se caractérise dans un désir de se faire du bien, une quête du plaisir et non pas le plaisir de se faire du mal. L’individu dans ce cas précis, bien qu’il puisse se sentir esclave de son objet ou de son comportement n'a pas pour but de se faire du tort, bien au contraire, le sujet pense que cette poursuite est celle d’un bon objet en ce sens qu’il lui procure avant tout du bien-être et même parfois peut aller jusqu’à donner un sens à sa vie.

Sa conduite est la dimension la plus pressante de se débarrasser rapidement les sentiments d’angoisse, de colère, de culpabilité, ou de tristesse qui le font souffrir, voire des sentiments en apparence agréable ou excitants mais qui sont vécus inconsciemment comme défendus. A partir de cette solution, il cherche compulsivement à la retrouver face à toute souffrance psychique. Elle implique donc toujours un mélange de douleur et de plaisir. Synonyme d’euphorie psychique, elle lui permet d’échapper au profond malaise et souffrance de l’esprit dans des instants T, plus ou moins identiques par la procuration d’une angoisse et d’un stress grandissant en parallèle aux besoins du sujet d’accentuer la consommation de l’objet dépendant. Selon la nature de son danger, il est très difficile de l’interrompre. Il est préférable d’avoir un environnement bienveillant. Un travail thérapeutique exigeant est fortement conseillé pour parvenir à la briser.