La téléconsultation fonctionne parfaitement bien aujourd’hui. La technologie a développé ce lien pour pouvoir communiquer correctement à distance. Considérons cela comme un progrès ou plutôt une évolution. La maladie nous a surpris, mais avant toute chose, la thérapie en ligne a dû répondre à un manque caractérisé par une demande, une souffrance sociétale, une situation hors norme déclenchée par des confinements interminables et successifs.

-On passe plusieurs heures par jour à consulter internet, pourquoi ne pas se consacrer et se concentrer réellement pour soi-même durant 1, 2 ou 3 heures par semaine pour comprendre ses problématiques rencontrées ?

-La majorité des professionnels de la santé mentale  sont plutôt concentrés dans les grandes pathologies telles le traitement de la psychose, la schizophrénie qui exigent un face à face incontournable mais du coup une grande partie de la population qui n’est pas directement concernée par ses maladies se trouve coupée de professionnels compétents et d’un moyen facile qui permettrait d’avoir accès à un travail thérapeutique.

-On n’a pas toujours le temps de se déplacer, pris par le travail, la famille, les enfants, les embouteillages, la météo et d’autres priorités.

-Une flexibilité au niveau des horaires, il est plus simple d’élargir le créneaux horaires des consultations.

-Une mutation dans un pays, l’accès à un thérapeute reste encore possible, la notion de distance n’est plus un obstacle.

– En l’absence de déplacement, un gain de temps, économique et écologique. L’énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu’on consomme pas.

– Dans de nombreux endroits reculés, l’accès au soin auprès d’un professionnel de santé n’est pas chose facile dû au manque de thérapeutes et de psychologues dans certaines petites villes ou villages.

-Un face à face même sur écran ne remet pas en cause toute la notion de transfert bien que celui-ci sera totalement différent. Il existe dans toutes les situations, d’ailleurs bien au-delà d’un travail thérapeutique.

-Par contre, le lieu doit-être sécurisant pour l’analysant ou le patient. Une nécessité de s’isoler et de travailler seul avec son thérapeute, dans un endroit isolé et paisible, s’impose, pour le bon déroulement de la séance. Il est indispensable de bien rester concentré sur soi, de ne pas être interrompu, de pouvoir parler librement dans un environnement calme et serein.

Nuances d’un travail psychanalytique en ligne.

Il est clair qu’un travail psychanalytique à distance n’a pas la même valeur. On ne parlera plus d’un travail psychanalytique mais d’un travail thérapeutique adapté à diverses situations. Il s’agira d’une relation d’aide, psychologique, d’écoute, nécessaire faute de choix de pouvoir faire autrement et cela pour des raisons diverses comme celles évoquées ci-dessus.

Le transfert de la cure s’effectue différemment car l’écran ne remplace pas la présence.

Effectuer une thérapie reste un travail mais le patient reste chez lui, ce qui peut chez certain provoquer certaines difficultés dans le lâcher-prise. Se déplacer, en allant au cabinet de son psychanalyste fait partie de la cure, d’assimiler cet endroit comme une place à part, où il a le droit de se laisser aller, sans jugement, où le lâcher-prise n’a aucune limite dans la verbalisation.

La confiance est un élément important dans la réussite du patient pour l’avancée de son travail personnel qui se caractérise aussi par la présence de chacun, analyste et analysant.

L’écoute se fait par essentiellement par la verbalisation mais la présence du corps, celui du patient, est plus difficile à comprendre pour l’analyste.

La position, par écran interposé s’effectuent face à face, il n’y a pas de divan ou de position allongée pour faciliter l’accès à l’inconscient.

Les pathologies graves ne peuvent et ne doivent pas être traitées à distance, je parle des personnes psychotiques ou schizophrènes par exemple.