La problématique associée à la fusion de l'être est abordée ici dans la relation avec l'Autre qui se caractérise avec une autre personne.
La fusion de l'être peut susciter des questions sur la nature de l'identité individuelle.
Elle peut également être considérée dans le contexte des relations humaines. Comment cette idée influence-t-elle la manière dont les individus interagissent les uns avec les autres. La question fondamentale de la nature de la réalité et de l'existence peut se poser et peut remettre en question les conceptions conventionnelles de la réalité et de la séparation entre le soi et le monde. Peut-il y avoir des conflits entre cette aspiration ou ce désir et la réalisation de soi ?
La fusion répond à un désir inconscient, un schéma souvent répétitif ou un sentiment insécure personnel en dehors de la présence de l'autre. La problématique dans un schéma fusionnel se caractérise lorsque l'on subit plus qu'on agit dans le rapport à son propre désir. Cela implique une renonciation à soi pour répondre au désir de l'autre. Bien sûr, dans un rapport à l'autre, on peut renoncer à une partie de soi, cela n'est point perçu comme une souffrance si l'on a conscience qu'il s'agit d'une concession. Celle-ci doit répondre à une partie de notre désir. La fusion est plutôt d'ordre névrotique. Dans une relation à 2, nous percevons 3 angles, Soi, l'Autre et la Relation. Dans une fusion, il n'y en a moins de 2. Le sujet renonce à un fondamental de Soi pour répondre au désir de l'Autre ou vice-versa, sans s'y retrouver, provoquant avec le temps des conflits internes. Mais pour que la fusion se forme, il y a souvent un dominé et un dominant. L’un donne et conforte sa névrose dans l’autre, cet autre est en insécurité et en demande, tel est le cas dans l’installation d’une fusion entre un enfant et un caregiver, son parent par exemple. Je ne parle pas ici de l'état fusionnel entre sa maman et son bébé, un état nécessaire à la naissance, surtout dans les 6 premiers mois, une période qui répond au "principe du plaisir", où le cargiver, généralement la maman doit répondre aux pulsions les plus fondamentales et primitives, notamment la faim, la soif, l'affection car lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits, il en résulte un état d'anxiété ou de tension chez le petit-être.
Exemple
Une petite fille, se sent seule, en insécurité en dehors de la présence de sa maman. La maman est souvent inquiète au sujet de sa petite fille. Le moindre tracas provoque chez la maman une angoisse et une peur incontrôlable comme celui d'un événement tel une maladie, un accident pouvant arriver ou perturber la vie de son enfant. La petite fille dort d'ailleurs dans le lit de sa maman durant de longues années. Face à l'attitude de sa mère, l'enfant se sent sécurisé, rempli d'amour dysfonctionnel. La maman renonce à tous ses désirs, se concentrant exclusivement sur les désirs de sa petite fille. De l'autre côté, tout ce qui ne répond pas aux peurs de la mère est perçu comme un danger par celle-ci. L'enfant de manière consciente et inconsciente va percevoir ces dangers à travers les peurs de la mère provoquant des angoisses à leurs contacts. Très vite, dans un premier temps, une angoisse chez l'enfant se matérialise quand elle n'est plus en contact avec sa mère. L'enfant intègre que pour vivre sans sentiment d'insécurité, la présence de la maman est une condition d'apaisement à son anxiété. Afin de répondre à la peur de la maladie, la petite fille est badigeonnée par exemple de crème tous les jours et de médicaments au moindre symptôme. La petite fille a l’impression d’être malade si elle ne reçoit pas ses pommades dès l’apparition d’un bouton, d’une irritation cutanée ou symptômes similaires. Sa maman souhaite plus que tout au monde la venue de cette petite fille. Un désir de donner et de recevoir mais surtout un besoin inconscient de donner un sens à sa propre vie. Mais pas seulement, un désir qui répond à un manque qui répond dans un premier temps à l’extinction illusoire et éphémère d’une névrose allant dangereusement vers des caractéristiques pathologiques. Aimer et être aimé par dessus-tout, quel bonheur ! Elle a mis au monde une petite fille qui devient le sens essentiel et unique de sa vie, le seul point central. Une angoisse se greffe à ce désir pour former la fusion. Peur de perdre cet être si cher à sa névrose . Chaque instant disponible était voué à ce petit être. Chaque pleur, mouvement et désir du bébé étaient étudié et épié pour éteindre le moindre élément, selon son interprétation pouvant perturber la tranquillité émotionnelle de l’enfant. L’amour était exclusif entre eux deux suivant non seulement le moindre désir de la petite fille, provoquant l'angoisse de séparation, mais répondant aussi sans le comprendre consciemment aux désirs de la mère. L’étranger, sans l’accord de la mère etait un danger devenu réel déclenchant une angoisse chez la mère puis l’enfant ensuite.
« Une jeune femme avec son petit bébé se promenait à l’intérieur d’un magasin. Le petit bébé était dans son berceau, âgé d’un peu plus d’un an. Une vieille dame s’approcha du cadis. Que cette petite fille est ravissante ! La petite fille regardait la vieille dame d’un air de curiosité. On entendit la voix de la maman s’exclamer en s’emportant « Ne vous approchez-pas ! Vous avez les mains sales, je ne vous connais pas ! » La vieille dame était à environ un mètre. Surprise, elle répondit « Je lui faisais juste un sourire, je réponds seulement au sien », puis repartit, interloquée par ce qui venait de lui arriver. Pour la mère, le danger s'exprimait partout en dehors de ce qui était hors de son contrôle, la petite fille finit d'ailleurs par répondre rapidemment face à la répétition des situtions similaires, telle une éponge à la demande de son caregiver, à la demande de la fusion de son caregiver provoquant dans ce petit être l'apparition peu à peu des signes d'une angoisse généralisée qui prendra forme totalement à l'âge adulte, accentuée par des crises d'angoisses de plus en plus nombreuses et opressantes.