Lorsqu'on a deux cultures, il peut être compliqué de vivre sereinement dans certains cas. Cela peut alors être source de véritable souffrance. Cela peut être le cas quand on a une mère et un père de nationalité différente. Cela peut-être aussi le cas quand on a deux parents immigrés et que l'on vit dans un autre pays, loin du pays d'origine et culturel des parents.
L’inconscient apparaît et traduit dans ce cas précis tel une question ou une réponse face à la difficile articulation entre psyché et double culture où le désir, la morale, le vécu, la découverte, l'environnement s'entrechoquent.
La caractérisation du symptôme doit être prise en compte dans son rapport à l’inconscient singulier de la personne, à travers la valeur qu’il prend dans la parole du sujet puis dans celle de sa communauté d’appartenance et enfin dans son rapport à la communauté locale où le sujet vit dans son quotidien depuis de nombreuses années ou dès la naissance.
Ceux qui considèrent la culture comme un paramètre imaginaire et inutile auront de réelles difficultés à comprendre la teneur de l'inconscient de la personne en prenant compte de ses entités culturelles. Il n'y a pas non plus de symptômes catégorisés de manière universelle. L'environnement et le conditionnement constituent les contours de la morale. La question de l'inconscient est de savoir de quelle façon il est vécu.
Ces 2 données constituent 2 paramètres dans la construction de la personnalité dans un rapport infini entre le conscient et l'inconscient d'une même personne pouvant provoquer une lourde souffrance, un sentiment de rejet, de dégoût, une sensation d'être perdu face au monde qui nous entoure, nos proches, partagé dans un sentiment de honte, de culpabilité et d'hésitation face à nos désirs et nos émotions. Mais le conscient pour être bien vécu doit répondre à une condition, que l'inconscient du sujet qu'il ne contrôle pas lui-même soit en accord avec son conscient et là, toute est la question.
Dans ces cas de figure, la parole du sujet est parfois coupée en partie de son rapport à sa culture, le rôle du thérapeute n'est pas de déterminer les contours de la culture de la personne mais surtout de comprendre comment l'inconscient du sujet s'exprime dans un premier temps pour qu'il puisse dans un second temps parvenir à négocier consciemment les paramètres du désir inconscient souvent d'influence locale et celui de sa culture familiale qui le projette dans un certaine morale d'être bien consciente. La rupture de l'un ou l'autre amènerait le sujet à vivre dans un état d'incompréhension avec lui-même. Il va falloir apprendre à négocier pour pouvoir évoluer, le rôle du thérapeute est de comprendre et de percevoir les différents paramètres culturels et de son expression dans l'inconscient de la personne. La compréhension de la complexité du problème est de comprendre ce qui relève du processus psychique et de la culture. Le mal-être se situe au niveau de dissonance du sujet à coordonner les 2. Garder sa culture d'un point de vue environnemental et familial et pouvoir vivre les symptômes de l'inconscient amenant à une évolution consciente des paramètres de vie de la personne dans son rapport avec les autres et soi-même.
Prenons l'exemple d'une personne née ici. Ses parents ont vécu et ne sont pas nés ici. La culture locale est différente de celle du pays d'où sont originaires les parents. L'enfant va grandir et apprendre la culture de ses parents, faisant partie du lien d'attachement entre parents-enfant. Mais à l'école, en dehors du monde familial, l'enfant découvre des habitudes , des fonctionnements environnementaux locaux différents de sa culture familiale. Il va être confronté, malgré lui, à des contradictions internes et externes. Il va devoir tel un négociateur face à une dialectique informelle créer et rassembler 2 cultures différentes. La difficulté se situe malgré elle dans la confrontation à l'autre culture, celle de rassembler partiellement une partie de 2 cultures différentes. La problématique est celle d'appartenir à 2 cultures simultanément car il y a toujours une petite partie qui différencie l'une de l'autre et par leur existence s'y oppose par leur différenciation. C'est ce qui provoque la dissonance par l'expression d'une souffrance du sujet face au monde extérieur environnemental et familial. Le théarapeute permet de mettre en valeur la singularité interne de la personne. Ou se situe son plaisir, son bien-être interne et personnel. Il est préférable, si cela est possible de négocier avec l'environnement local et celle de la famille afin de pouvoir garder les multiples liens d'attachements personnels tout en proposant, en affirmant ses limites ou émancipations personnelles comme une évolution culturelle afin de contrecarrer le malaise grandissant interne de la personne. Que chacun se rassure, toutes les cultures évoluent dans le temps et continueront d'évoluer, sans parler ici de bien ou de mal mais d'adaptation.